« Les Vénitiens sont nés libres et ne sont tenus de rendre des comptes à personne sinon à Dieu, seul supérieur au Doge en ce qui concerne les affaires »
En cette réponse apportée au Pape Paul V en 1605, la République demeure conforme à la tradition politique de séparation des pouvoirs. A Venise, les religieux n’ont aucun pouvoir politique et peuvent être jugés par un tribunal civil s’ils enfreignent les lois de la République.
Au coeur d’une relation des plus difficiles avec l’autorité papale, qui aboutira à l’excommunication de la République. Officiellement, les Vénitiens ne peuvent plus dire la messe ni donner les sacrements sur tout leur territoire. Le Doge, Leonardo Dona, et le sénat, profondément religieux, mais connaissant leur devoir, interdiront purement et simplement la publication de l’Interdit Papal.
Les Vénitiens continuent donc leur pratique du culte, en y associant comme toujours un volet artistique incroyable, le plus grand d’Europe à ce moment là.
Comble de l’histoire, en 1610, Claudio Monteverdi, officiant alors pour le duché de Mantoue, dédie son oeuvre sacrée la plus importante: Vespro della Beata Vergine au pape Paul V. Ce même Monteverdi qui deviendra en 1613 maestro da capella, plus haut poste pour un musicien de l’époque, pour la Basilique San Marco, à Venise…
Durée : 1h30
Claudio Monteverdi (1567-1643)
Venite, venite, sitientes ad acquas
Giovanni Gabrieli (1557-1612)
Canzon XII a 8
Alessandro Grandi (1586 – 1630)
O quam tu pulchra es
Claudio Monteverdi
SV 293 Cantate Domino
Ignazio Donati (1570-1638)
Domine inclina coelos
Claudio Monteverdi
Sancta Maria
Giovanni Picchi (1571-1643)
Canzon seconda
Giovanni Battista Bovicelli (1549 – c. 1614)
Angelus ad pastores
Ignazio Donati
Pete, pete & agam
Belleronfonte Castaldi (1581- 1649)
Arpeggiata al mio modo
Ignazio Donati
Salve Regina
Francesco Rognoni (1570 – 1626)
Quanti mercenari
Claudio Monteverdi
SV 120 O come sei gentile
SV 250 Et e pur dunque vero
Tarquinio Merula (1595 – 1665)
Or ch’e tempo di dormire
Giovanni Paolo Cima (1570-1622)
Cappricio
Claudio Monteverdi
SV 140 Ohimé, dov’il mio ben
SV 247 Quel sguardo, sdegnosetto
Violaine Le Chenadec, Soprano
Adrien Mabire, Cornet
Jeremie Papasergio, Basson
Gabriel Rignol, Théorbe
Manon Papasergio, Harpe et viole de gambe
Jean Luc Ho, Orgue
Yoan Moulin, Clavecin
La Guilde des Mercenaires est un ensemble de musique ancienne constitué de plusieurs artistes réunis autour du cornettiste Adrien Mabire.
Ce sont à l’origine des organisations de solidarité, regroupant des hommes ayant des intérêts communs. L’ensemble prend ce nom de « Guilde » pour définir ces musiciens de plusieurs horizons mettant en commun leurs connaissances pour jouer la musique des XVIe et XVIIe siècles.
Ayant la volonté de faire sonner au maximum de leurs possibilités les « hauts instruments », La Guilde des Mercenaires est composée de chanteurs à la voix timbrée, et aux instrumentistes vaillants. L’ensemble s’attache à jouer la musique ancienne, entretenant l’héritage légué par les musiciens de l’époque du Seicento, tout en prenant en compte les spécificités de notre temps.
Ses enregistrements ont été salués par la critique, au niveau international. Le dernier, paru en 2022, comporte l’intégrale des Canzoni de Girolamo Frescobaldi. Basée en Bretagne, et faisant appel aux artistes de toute l’Europe, La Guilde est constituée de musiciens formés dans les plus grandes écoles.
Par la personnalité des artistes qui la composent, l’ensemble s’impose dans le paysage de la musique ancienne comme un ensemble dynamique.
Soutenu par la DRAC Bretagne
Né au sein d’une famille musicienne vivant à Caen, Adrien Mabire suit un cursus classique en trompette moderne auprès de Stéphane Bellenger.
Attiré par la musique ancienne, sa rencontre avec Hervé Andéol le pousse à la découverte des instruments anciens à vents qu’il étudie avec Serge Delmas (cornet à bouquin), Jean-François Madeuf (trompette naturelle) et Elsa Frank (flûte à bec).
Il participe pendant plusieurs années aux productions de différents ensembles tels que Artaserse (Philippe Jaroussky), Le Poème Harmonique (Vincent Dumestre), The Monteverdi choir and orchestra (John Eliot Gardiner), Oltremontano (Wim Becu), Le Concert Spirituel (Hervé Niquet), Ricercar Consort (Philippe Pierlot), L’Orchestre des Champs Elysées, Anima Eterna (Jos van Immersel)…
En dehors de ses activités d’artiste, il enseigne le cornet à bouquin et la trompette baroque dans différentes académies et institutions internationales.
Issue du CRR de Rennes et du CNSMD de Lyon, Violaine Le Chenadec se voit rapidement confier à l’opéra de Rennes notamment les rôles de Barberine (Mozart) et Gretel (Humperdinck), et Soeur Constance dans le Dialogue des Carmélites de Poulenc. Toujours à Rennes, elle a participé à la création scénique de la Petite Messe Solenelle de Rossini en partenariat avec la Fabrique Opéra.
Ces dernières années, elle a pris part à quelques production marquantes : Orfeo de Rossi sous la direction de Raphaël Pichon, Histoires Sacrées, Marc-Antoine Charpentier puis le Ballet Royal au sein de l’Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé.
Dans le domaine de l’Oratorio, elle est soprano solo dans la Création de Haydn et la Messe en Ut de Mozart que complète un Agnus Dei signé Eric Tanguy avec l’ensemble Mélisme(s). Avec les Arts Florissants, elle est soprano solo dans le Gloria de Vivaldi et dans le programme des « Vêpres » de Vivaldi sous la baguette de Paul Agnew. Puis avec l’ensemble Pygmalion, elle chante la deuxième soprane dans la Passion selon Saint Matthieu de Bach.
Elle collabore régulièrement avec d’autres ensembles tels que le Concert Spirituel (Hervé Niquet), la Guilde des Mercenaires (Adrien Mabire), le Banquet Céleste (Damien Guillon) le Concerto Soave (Jean Marc Aymes) ou le Concert de l’Hostel-Dieu (Franck-Emmanuel Comte).