In Nomine – Walsingham, John Bull

Présentation

Virtuose ébouriffant, John Bull est un explorateur qui manie des rythmes improbables et prodigue la dissonance. Son œuvre étonne par son exubérance, ses variations ornementales où prolifèrent les notes rapides. Dans In Nomine, il expérimente des formules nouvelles, dans Walsingham, il donne d’éblouissantes variations sur un air populaire.

Léon Berben, dernier élève de Gustav Leonhardt et fin connaisseur des pratiques historiques, propose une interprétation personnelle des œuvres de John Bull. Laissez-vous séduire par ses acrobaties digitales !

 

Programme

John Bull (1562/63 – 1628) 

Praeludium 

In Nomine a1 

In Nomine a3 

In Nomine a6 

William Byrd (1539/40 – 1623) 

Fantasia a 

John Bull 

Fantasia super vestiva i colli

Fantasia secunda super vestiva i colli

Peeter Cornet (c. 1575 – 1633)

Courante (Courante dal S. Pietro Cornet Organista de la S.ma Infanta in Brusselles, 1624)

John Bull 

In Nomine a9 

In Nomine d 

Jan Pieterszon Sweelinck (1562 – 1621)

Fantasia Crommatica, SwWV 258

John Bull

Fantasia op de fuge van m. Jan Pieterss (Sweelinck), 1621 

Walsingham

Note d'intention

Etant donné qu’il n’existe pas de bonne édition des œuvres pour clavier de John Bull, il est difficile de travailler à partir d’une bonne partition. Mais un enregistrement n’est pas l’illustration d’une version d’une partition, c’est une proposition sonore, esthétique et artistique de la musique de Bull.

Comment faut-il procéder lorsqu’une pièce n’existe que dans une seule source et que cette dernière n’est pas de la main de Bull, telle la pièce In Nomine ? Ne doit-on pas s’engager avec prudence dans une telle partition ? Comment pouvons-nous savoir si  un hypothétique manuscrit autographe perdu ne comportait pas des signes alors même que ces derniers auraient pu sembler surprenants ou illogiques ? Dans beaucoup d’éditions la musique est lissée. Devons-nous vraiment nous arrêter à la logique et au goût de l’éditeur de la partition ?

On ignore quels étaient les ornements de Bull, mais l’ornementation fait partie de la structure. Elle n’est pas un complément superficiel ou luxueux. Des virtuoses tels Bull ont très certainement rajouté en exécutant les pièces même s’ils n’ont pas noté ces ornementations. Pourquoi, après tout, des virtuoses auraient-ils dû noter leurs ornementations ?

Je pense, en conclusion de ses réflexions, qu’une lecture et une interprétation personnelles sont fondamentales. L’interprète n’est pas effacé entre l’instrument et le compositeur, bien au contraire !

Il n’y a pas de vérité absolue et il est inutile de la chercher. L’objectif de l’interprète n’est-il pas de provoquer de l’enthousiasme, un choc, un émerveillement ? 

Léon Berben, orgue

Léon Berben est né en 1970 à Heerlen aux Pays-Bas et vit à Cologne. Il étudie l’orgue et le clavecin à Amsterdam et à La Haye auprès de Rienk Jiskoot, de Gustav Leonhardt dont il est le dernier élève, de Ton Koopman et de Tini Mathot, et y obtient le diplôme de soliste.
Il est organiste titulaire de l’orgue historique de Ostönnen (ca. 1425/1722).
Entre 2000 et 2006, il est le claveciniste de Musica Antiqua Köln (Reinhard Goebel), avec qui il donne des concerts en Europe, en Asie et en Amérique du Nord et du Sud et enregistre de nombreux CD pour «Deutsche Grammophon /Archiv Produktion». Après la dissolution de l’ensemble fin 2006, il poursuit une carrière de soliste qui le conduit dans les festivals internationaux les plus renommés comme Klavier Festival Ruhr, Festival de Saintes, Lucerne Festival, Internationaal Orgel Festival Haarlem, Festival Oude Muziek Urecht, Rheingau Musik Festival, Festival de Música Antiga de Barcelona, Bach Festival Montreal… En tant que musicien de chambre, il coopère avec l’ensemble Concerto Melante (Berliner Philharmoniker).
Passé maître dans la pratique de l’orgue et du clavecin, ses connaissances étendues de l’histoire de la musique et des pratiques historiques font de Léon Berben l’un des meneurs de sa génération de la musique ancienne. Son répertoire s’étend de 1550 à 1790, mais son intérêt se porte principalement sur
la musique allemande, les virginalistes et Jan Pieterszoon Sweelinck.
Il a signé comme co-auteur des articles pour Die Musik in Geschichte und Gegenwart. L’étude intensive des sources et le constant travail de recherche confèrent une qualité particulière à l’art de l’interprétation de Léon Berben. Ses enregistrements solos sur instruments historiques ont été encensés par la critique et ont obtenu de nombreuses récompenses, dont le «Diapason d’or» de la revue Diapason, le «Choc» du Monde de la Musique et le Prix trimestriel de la Deutsche Schallplattenkritik.

John Bull (1562/63 - 1628)

Compositeur, virtuose du clavier et facteur d’orgues, John Bull était nommé organiste de la cathédrale de Hereford en 1582, l’année suivant il est également maître des chœurs. Elevé en 1586 au rang de gentleman de la Chapelle royale, dont il deviendra organiste, il partage dès lors son temps entre
Londres et Hereford. En 1592, il devient docteur en musique de l’université de Cambridge. Sa nomination en 1610 à la tête de la musique du prince Henry confirme sa position dominante dans la vie musicale anglaise de son temps. A la suite d’un scandale touchant sa vie privée, Bull quitte en 1613 définitivement l’Angleterre pour les Flandres espagnoles. Il entre à Bruxelles dans le service du duc Albert et fréquente d’autres organistes, parmi lesquels Sweelinck, Peter Philips et Pieter Cornet. En 1617, il est nommé organiste de la cathédrale d’Anvers où il est enterré en 1628.
Une grande partie de l’œuvre de Bull fut perdu lors de la fuite du musicien vers les Flandres. Elle compte aujourd’hui essentiellement des pièces pour clavier ainsi qu’un ensemble considérable de canons. Plusieurs anthems ont également survécu.

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