Considéré comme un chef d’oeuvre, Didon et Enée est également le seul opéra écrit par Henry Purcell (les autres oeuvres narratives de ce type étant plutôt des semi-opéras ou des masques, par la présence de texte parlé). La première représentation eu lieu en 1689 dans une école de quartier de Londres, Chelsea, par les élèves du pensionnat et Purcell lui-même au clavecin.
Par la forme, Didon et Enée fait apparaître des similarités avec Vénus et Adonis de John Blow, qui fut son maître et qui était bien introduit à la cour de Charles II d’Angleterre. C’est pour cette raison qu’il existe des suppositions quant à la destination de cette oeuvre : écrite peut-être pour le roi, elle ne sera en tout cas jamais représentée devant lui, probablement à cause de sa mort précoce en 1685.
Véritable opéra de chambre, c’est un bijou qui se transporte dans les acoustiques les plus intimes, pour transporter les auditeurs dans un monde tourmenté où les émotions déchirantes (comme la plainte de Didon) succèdent au grandiose (les grands choeurs) ou aux moments de caractères (les sorcières).
Comme prélude à ce monde anglais si spécifique, nous avons imaginé un fil qui relierait Thomas Tallis, grand maître de l’époque Renaissance, à Henry Purcell.
Nous déroulerons donc ce fil en suivant :
– William Byrd (qui fut très probablement élève de Tallis et composa une magnifique élégie à sa mémoire)
– John Bull (successeur de Byrd à la charge de compositeur de clavier à la cour)
– Orlando Gibbons (successeur de Bull à la charge de compositeur de clavier à la cour)
– Edward Gibbons (frère d’Orlando)
– Matthew Locke (élève d’Edward Gibbons à la cathédrale d’Exeter)
– Pour arriver à Henry Purcell, qui fut donc le successeur de Locke à la charge de compositeur du roi Charles II.
Durée : 1h30
Première partie
Thomas Tallis (1505-1585)
In manus tuas
William Byrd (1539/40 – 1623)
Ye Sacred Muses
John Bull (1562/63-1628)
Praeludium XLIII
Orlando Gibbons (1583-1625)
O Clap your Hands
Edward Gibbons (1568-1650)
What strikes the clocke
Matthew Locke (1621-1677)
Great Psyche (Extrait)
Deuxième partie
Henry PURCELL (1659-1695)
Didon et Énée
Anna Reinhold, Didon / sorcière
Romain Bockler, Énée / marin
Élodie Fonnard, Belinda / 1ère sorcière
Fiona McGown, 2nde femme / 2nde sorcière
Nicolas Kuntzelmann, Esprit
Juliette Perret, Soprano
Guillaume Gutierrez, Ténor
Martin Candela, Ténor
Maxime Saïu, Basse
Élise Ferrière & Kenichi Mizuuchi, Flûtes à bec
Yoko Kawakubo, Violon
Minori Deguchi, Violon et alto
Kate Goodbehere, Alto
Myriam Rignol, Viole de gambe
Akemi Murakami & Julien Wolfs, Orgue et clavecin
Avec leur première publication des Pièces de clavecin en Concerts de Jean-Philippe Rameau en 2014 « Un travail d’orfèvre sensible et illuminé par l’intelligence » (Diapason), Les Timbres se sont installés comme un ensemble incontournable dans la musique de chambre des XVIIe et XVIIIe siècles.
La violoniste japonaise Yoko Kawakubo, la violiste française Myriam Rignol et le claveciniste belge Julien Wolfs forment la base de cet ensemble. Un trio avec une identité singulière dont l’entente musicale et humaine crée ce son unique. Si la musique en trio est le fondement de leur projet artistique, ils sont rejoints régulièrement par d’autres artistes (chanteurs, notamment Marc Mauillon, instrumentistes, danseurs, comédiens…) avec lesquels ils partagent des projets alliant recherche, création et transmission. Sans rien céder à l’exigence de leur carrière de concertiste, la transmission a une place centrale dans leur travail. Tout en enseignant dans des Conservatoires, leur résidence de six années (2013-2019) au festival Musique et Mémoire (Haute-Saône) a rendu possible la mise en place de nombreux projets d’éducation artistique et culturelle.
Leur activité discographique se poursuit avec l’enregistrement à l’été 2022 des 6 Trios de 1718 de Georg Philipp Telemann (à paraître en 2024, label Flora) et la sortie en septembre 2022 de La Gamme de Marin Marais (Château de Versailles Spectacles).
Après des études au Conservatoire national supérieur de musique et danse de Paris et à l’Université de Vienne, Anna Reinhold débute sur scène sous la direction de William Christie dans le cadre de son académie le « Jardin des voix » ; s’en suivront de nombreux engagements avec les Arts Florissants, tant en Europe qu’en Amérique.
Particulièrement appréciée pour ses interprétations du répertoire de concert et de musique de chambre, Anna Reinhold est l’invitée régulière de festivals tels que Les Musicales de Colmar, le festival de Kaposvar et le Budapest festival Academy en Hongrie, le festival de Cork en Irlande ; elle a récemment chanté la cantate Phaedra (Britten) avec l’Orchestre régional de Normandie et se produit en duo avec le guitariste et luthiste Quito Gato, dans des programmes tant baroques («Lagrime mie») que populaires («Mi corazón espanol»).
Diplômé du CNSMD de Lyon et lauréat de plusieurs concours internationaux, le baryton Romain Bockler se produit dans des univers très variés.
Régulièrement invité à incarner des rôles à l’Opéra, il chante également en récital ainsi que dans des grands oratorios baroques, sans pour autant oublier son attachement pour les petits effectifs a capella et les polyphonies de la Renaissance.
On a pu l’entendre récemment à l’Opéra de Lyon, l’Opéra d’Avignon ou l’Opéra de Dijon ainsi dans des salles prestigieuses en Europe, Asie, Afrique du Nord, Amérique du Nord et Amérique du Sud. Il se produit régulièrement avec des ensembles reconnus tels que le Concert Spirituel, Concerto Soave, le Huelgas Ensemble, la Fenice, l’ensemble Perspectives, la Rêveuse, le Concert de l’Hostel Dieu, Diabolus in Musica, et de nombreux enregistrements discographiques témoignent de ces différentes collaborations.
Romain Bockler est également titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’un master de recherche en acoustique.
Lauréate du Jardin des Voix de William Christie, la soprano Élodie Fonnard se produit régulièrement avec Les Arts Florissants depuis 2011.
Elle se produit également en récital avec William Christie au clavecin et a l’opportunité de travailler avec des metteurs en scène tels que Robert Carsen, Andreas Homoki, Denis Podalydès, Eric Ruf & Clément Hervieu-Léger de La Comédie Française, Sophie Daneman, Maëlle Poésy. Élodie Fonnard donne des récitals de Lieder et de mélodies notamment avec le pianiste David Saudubray (Musikfestspiele de Potsdam). Elle travaille également avec des compositeurs (Krzysztof Penderecki, Marc-Olivier Dupin, Suzanne Giraud).
Sa discographie comprend notamment plusieurs opéras de Rameau, Charpentier, Lully, Destouches et Delalande, ainsi que des œuvres sacrées et des airs de cour avec Les Arts Florissants, les Surprises et l’Ensemble Correspondances.
Depuis 2022, Élodie Fonnard enseigne à La Comédie Française (coach vocal).
Née au Japon, Yoko Kawakubo a étudié tout d’abord le violon moderne à l’école de musique de Toho-Gakuen à Tokyo. Parallèlement, elle a commencé le violon baroque à l’Université Nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo, puis y a obtenu un Master en 2006. Peu après, elle est venue en Europe pour se perfectionner au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon, où elle a reçu en 2010 son Diplôme National d’Etudes Supérieures.
Sélectionnée sur concours en 2007 comme premier violon solo de l’orchestre de la quinzième académie d’Ambronay sous la direction d’Hervé Niquet, elle reçut la même année le 4ème Prix au IIIème Concours International de Violon baroque de Rovereto, en Italie.
Elle est un des membres fondateurs de l’ensemble « Les Timbres » avec la violiste Myriam Rignol et le claveciniste Julien Wolfs.
Elle joue aussi régulièrement dans différents ensembles et orchestres prestigieux, tels que l’Orchestra Libera Classica, le Bach Collegium Japan, Le Concert Français, Gli Incogniti, l’Ensemble Pygmalion…
Originaire de Perpignan où elle fait ses premiers pas musicaux, Myriam Rignol se forme au CNSMD de Lyon, à la Hochschule für Musik de Cologne et au Conservatoire Royal de Bruxelles. Invitée régulièrement en soliste, en ensemble ou en orchestre dans de multiples pays, elle a reçu de nombreux prix internationaux aux concours de Yamanashi Competition (Kôfu – Japon), du MA Festival (Bruges – Belgique), du Bach-Abel Wettbewerb (Köthen – Allemagne), etc.
Elle est un des membres fondateurs de l’ensemble « Les Timbres » avec la violoniste Yoko Kawakubo et le claveciniste Julien Wolfs, ensemble qui se produit à présent régulièrement dans toute l’Europe et au Japon. Elle fait également partie des Arts Florissants, de l’Ensemble Pygmalion et du Ricercar Consort, et collabore avec d’autres ensembles ou orchestres tels que Le Poème Harmonique, A Nocte Temporis, l’Ensemble Correspondances ou encore La Main Harmonique.
Titulaire du CA de musique ancienne, elle a créé en 2011 la classe de viole de gambe du Conservatoire du Grand Besançon où elle enseigne toujours. En septembre 2021, elle devient également professeur de viole de gambe au CNSMDL.
Le claveciniste belge Julien Wolfs commence ses études de clavecin avec sa mère, Marie-Anne Dachy, à l’Académie de Jodoigne. En 2003, il entre au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam. Il y obtient brillamment le diplôme de Master. En 2010, il obtient un Master didactique à l’Imep (Namur – Belgique).
Il est également un des membres fondateurs de l’ensemble « Les Timbres » avec la violiste Myriam Rignol et la violoniste Yoko Kawakubo.
Julien Wolfs donne de nombreux récitals sur les scènes belges et internationales, et est aussi très apprécié en tant que continuiste, tant à l’orgue qu’au clavecin. Il a participé à plusieurs enregistrements pour les labels Ricercar, Flora, Paraty, Ligia et Mirare.
Son premier enregistrement soliste, paru chez Flora, est consacré à J.J. Froberger, compositeur qu’il affectionne tout particulièrement. Très bien accueilli, il a reçu de nombreuses récompenses : « le claveciniste entre avec aplomb dans la cour des grands avec ce premier album en solo » (Diapason). Il est également professeur de clavecin et de basse continue au CRR du Grand Besançon.