Depuis Ferrare, le madrigal a mis en avant la suavité des mots servie par la subtilité de la musique. Miroir fidèle de la vocalité, la musique instrumentale, à la Renaissance finissante, aspire elle aussi à émouvoir. Alors, le cornet, le plus apte à imiter la voix humaine récite, dialogue, ornemente et chante avec la basse. Si pour garder ses mille reflets, la perle a besoin de la chaleur humaine, le festival, les musiciens et leur public forment ce collier à trois rangs (collana con tre file) qui a besoin de tous et de chacun pour se régénérer. Du sud au nord de l’Italie, ils seront donc trois à la tribune auprès de l’orgue de Robert Dallam…
Œuvres de Girolamo Frescobaldi, Andrea Falconiero, Giovanni de Macque, Giulio Caccini…
Passionné par la musique italienne du 17ème siècle, Jean Tubéry, après des études de flûte à bec aux conservatoires de Toulouse et d’Amsterdam, décide de se consacrer au cornet à bouquin. Il suit alors l’enseignement de Jean-Pierre Canihac puis de Bruce Dickey à la Schola Cantorum de Bâle, dont il obtient le diplôme de concertiste.
En 1990, Jean Tubéry fonde l’ensemble La Fenice, avec lequel il remporte le Premier Prix des Concours Internationaux de Musique Ancienne de Bruges puis de Malmö (1992). Il enseigne dès 1990 le cornet à bouquin au Conservatoire de Paris, puis l’ornementation improvisée au Conservatoire Royal de Bruxelles (2003), ainsi qu’au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon (2011). Il est invité régulièrement à donner des master-classes dans le monde entier : Luxembourg, New York, Cleveland, Bâle, Oxford, Trossingen, Helsinki.
Son intérêt pour le répertoire vocal l’amène également à la direction de chœur, qu’il a étudiée auprès de Hans Martin Linde et de Pierre Cao. Il a ainsi été sollicité par des ensembles tels que Jacques Moderne (Tours), Arsys Bourgogne, Dunedin Consort (Edimbourg), Norway Solistenkor (Oslo), Nederlands Kammerkoor (Amsterdam), Vox Luminis, et le Chœur de Chambre de Namur dont il a été le chef titulaire de 2002 à 2008.
En 2001, il est nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. En 2003, il reçoit avec l’ensemble La Fenice le grand Prix de l’Académie Charles Cros pour les enregistrements Messe pour la Toison d’Or de Matteo Romero, et Symphoniae sacrae de Giovanni Gabrieli. En 2006, il obtient le Prix Liliane Bettencourt en tant que chef du Chœur de Chambre de Namur. En 2010, sa version du Te Deum de M.A. Charpentier est élue « version de référence » par le magazine Classica. En 2013, Jean Tubéry a été élevé au grade de Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques pour son travail artistique et pédagogique en résidence dans l’Yonne (Auxerre).
Lambert Colson se forme auprès de Françoise Defours, Pedro Memelsdorff, Bart Coen, Marleen Leicher, Bruce Dickey et Gebhard David ; notamment au Koninklijk Conservatorium Brussel, à l’ESMUC à Barcelone, à la Schola Cantorum Basiliensis et l’HFK de Brême.
Il collabore avec des ensembles et des chefs prestigieux tels que Christophe Rousset, Le Parlement de musique (Martin Gester), Scherzi Musicali (Nicolas Achten), Les Paladins (Jérôme Correas), Le poème harmonique (Vincent Dumestre), Holland Baroque, ou encore Oltremontano. En tant que musicien chercheur il est amené à collaborer à des revues telles que La pensée de Midi, éditée par Actes Sud, ou encore à enseigner à la fondation Royaumont en tant qu’assistant du compositeur Zad Moultaka, ou autour des musiques luthériennes dans le Saint Empire.
En perpétuelle recherche sur son instrument, il est le dédicataire de plusieurs pièces de compositeurs contemporains : Zad Moultaka, Fabrice Fitch ou Bernard Foccroulle. Avide de collaborations inhabituelles, il travaille avec la chorégraphe Catherine Contour et explore de plus en plus les possibilités offertes par ses instruments dans les musiques actuelles. Ainsi, il collabore avec des artistes tels que Liesa van der Aa, Shara Worden, Petur Ben et Mugison. Il est aussi l’invité de plusieurs projets de Jazz et d’improvisations avec des artistes tels qu’Emmanuel Baily, Xavier Rogé, Franck Vagané, Adam Woolf et Jon Birdsong.
Sa discographie est parue chez Ricercar, Alpha, Sony Music, Carpe Diem, Ramée pour les titres classiques et chez Igloo Records ou Louisa’s daugther pour le Jazz et la musique actuelle. Avec cette volonté permanente d’être un musicien de son temps, Lambert Colson cherche avant tout, des chemins transversaux, musicaux et émotionnels.
Bernard Foccroulle est né à Liège en 1953. Il entame une carrière internationale d’organiste dès le milieu des années 1970, interprétant un vaste répertoire allant de la Renaissance à l’époque contemporaine. Il donne plusieurs dizaines de créations mondiales de compositeurs tels que Philippe Boesmans, Brian Ferneyhough, Betsy Jolas, Xavier Darasse, Jonathan Harvey, Pascal Dusapin.
Dans les années 1980, il participe au Ricercar Consort qui se consacre notamment à la musique baroque allemande. Sa discographie en soliste comporte une quarantaine d’enregistrements sur CD. Il a notamment enregistré chez Ricercar l’intégrale de l’œuvre d’orgue de J.S. Bach, de Dietrich Buxtehude et de Matthias Weckmann en sélectionnant soigneusement les plus beaux instruments historiques préservés. Ses enregistrements ont remporté de nombreux prix.
Il a dirigé le Théâtre Royal de la Monnaie de 1992 à 2007. Depuis 2007, il est directeur du Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence. De 1976 à 1990, il enseigne l’analyse musicale au Conservatoire de Liège. Depuis 2010, il est professeur d’orgue au Conservatoire Royal de musique de Bruxelles.
Ces dernières années, il multiplie les projets multidisciplinaires associant l’orgue à la danse (chorégraphies de Jan Fabre et Salvador Sanchis) ou à la vidéo (création de Lynette Wallworth).
Ses compositions sont principalement destinées à l’orgue ou à la voix accompagnée de l’orchestre ou d’un ensemble instrumental. Rilke, Verlaine, De Luca et Dante ont inspiré plusieurs cycles de mélodies et de pièces instrumentales.
Il est docteur honoris causa de l’Université de Montréal et de l’Université d’Aix-Marseille.