Henriette de France, fille d’Henri IV et reine d’Angleterre, fut au cœur des bouleversements esthétiques et politiques du XVIIe siècle. Durant les troubles de la première révolution anglaise, elle dut prendre la fuite à bord d’un navire qui la mena de Londres à la pointe du Finistère breton. Interprété par six musiciens dont la trégorroise Marthe Vassalo, le programme élaboré par Ayumi Nakagawa & Patrick Wibart fait alterner des œuvres anglaises, françaises & bretonnes, recréant le parcours imaginaire & poétique de cette exilée.
Durée : 1h
Ce concert sera précédé d’une visite guidée de l’église de Ploumilliau, le jour même à 17h30. Les commerçants du bourg seront ravis de vous accueillir ensuite pour un repas en attendant le concert de 20h30.
À l’aube du baroque, dans un monde encore empreint des idéaux humanistes de la Renaissance, se développe un nouveau langage musical, expression des passions humaines. Auprès d’Henri IV on trouve le luthiste d’origine malouine Charles Tessier, l’épinettiste Thomas Mithou, plus tard son fils, La Chapelle, ou encore Pierre Guédron. Au même moment, de l’autre côté de la Manche, prenant part à l’intense et riche vie musicale londonienne, on rencontre les organistes William Byrd et Thomas Morley, le luthiste John Dowland ou John Bull.
Henriette de France, fille d’Henri IV et reine d’Angleterre, fut au cœur des bouleversements esthétiques et politiques de ce temps. Durant les troubles de la première révolution anglaise, afin de sauver sa vie, elle prit la fuite à bord d’un voilier qui la mena de Londres à la pointe du Finistère breton.
Son navire s’échoua non loin de Porspoder, commune où elle trouva refuge avant de rejoindre Brest puis Paris.
Marthe Vassallo, chant traditionnel breton
Sarah Lefeuvre, soprano et flûtes douces
Patrick Wibart, serpent et conception musicale
Noémie Lenhof, viole de gambe
Caroline Lieby, harpe
Ayumi Nakagawa, virginal et conception musicale
PROLOGUE
Francis Pilkington, c.1565-1638
Rest sweet Nymphs
Traditionnel breton
Marivonig An Dourdu
ACTE I
Concert donné à Louis XIII en 1627 *1
La Pacifique de Mr. de Constantin 1636
Jacques Champion de La Chapelle (1555-1638/42)
Fantasia
Richard Martin (1570-1618) *2
Change thy mind since she doth change
Jacob Van Eyck (1590-1621)
Doen Daphne d’over schooner Maeght
Guillaume Tessier (c.1550-c.1600) *2
In a grove most rich of shade
John Dowland (1563-1626)
Piece without title
Traditionnel breton
Janedig Ar Rouz
Pierre Guédron (1565/70-1620) *2
Si le parler & le silence
ACTE II
Concert donné à Louis XIII en 1627 *1
Les Ombres
Jacob Van Eyck (1590-1621)
Al hebben de princen haren
Francis Pilkington (c. 1565-1638)
Rest sweet Nymphs
Tobias Hume (1569-1645)
Spirit of Gambo
Nicolas Lanier (1588-1666) *3
Neither sighs, not tears not mourning,
William Lawes (1602-1645) *3
O my Clarissa
ACTE III
Charles Tessier (c.1550/65-1610)
Me voilà hors du naufrage
Anonyme *1
Les Bransles de Bretagne
Traditionnel breton
Les noces du roitelet et de l’alouette
Anonyme *1
Les nymphes de la Grenouillère
Traditionnel breton
War bont an Naoned – Rendez-moi, la belle
*1 Recueil de plusieurs vieux airs faits aux sacres, couronnements, mariages et autres solennités faits sous les règnes de François Ier, Henri III, Henri IV et Louis XIII avec plusieurs concerts faits pour leur divertissement, Philidor l’Aîné (1690)
*2 A Musicall Banquet, Robert Dowland (1610)
*3 Select Musicale Ayres and Dialogues, John Playford (1653)
Marthe Vassallo est une chanteuse traditionnelle et figure bien connue de la chanson à danser et de la culture bretonne.
Elle vit dans la région du Trégor, à Trégastel, son père ayant été nommé au CNET de Lannion alors qu’il était étudiant en région parisienne. Elle commence à chanter dans les festoù-noz et les veillées dans les années 1990, après avoir appris le breton à partir de ses quatorze ans, au lycée, lors de stages et à l’université de Rennes.
Son parcours s’inscrit dans une double volonté d’apprentissage et de respect du savoir traditionnel ; et d’ouverture à toutes les expériences. Comédienne depuis 1991, elle est également présentatrice à la télévision en breton pour France 3 Ouest de 1991 à 1996. À Rennes, elle découvre Dastum, pour qui elle travaille un peu. Elle participe aussi à des travaux d’écriture, de traduction et d’édition (Carnets de collectage de Luzel, avec Françoise Morvan aux PUR…)
À partir de 1997, elle donne entière priorité au chant et à la scène : chant lyrique, fest-noz, expérimentation scénique débridée. Elle continue également à se produire a cappella (seule, avec Nolùen Le Buhé ou Annie Ebrel). Dans la musique bretonne, des musiciens accompagnent son couple de kan ha diskan avec Ronan Guéblez pour former le groupe de fest-noz Loened Fall (en breton « mauvaises bêtes, vauriens ») en 1996.
Elle multiplie les expériences dans la voie du chant classique : D.E.M. de chant lyrique en 2003 dans la classe d’Agnès Brosset, cours auprès de la chanteuse marocaine Ilham Loulidi et Daniel Delarue, chœurs de l’Opéra de Rennes de 1999 à 2005, Pierrot Lunaire de Schoenberg, Madama Butterfly.
Originaire de la province de Gumma au Japon, Ayumi Nakagawa choisit, après ses études de piano et de musicologie à l’université de Tokaï-Kanagawa, de s’installer en France en 2007 afin de perfectionner et poursuivre son étude du clavecin et de la musique ancienne. Elle développe une passion pour la musique baroque française et pour les virginalistes anglais.
Elle est diplômée d’un master de clavecin au CESMD de Poitiers, d’un diplôme de chef de chant baroque au conservatoire de Paris. Elle se produit avec différents ensembles en tant que claveciniste, continuiste et cheffe de chant baroque. Elle participe à plusieurs programmes avec l’ensemble Faenza, comme Le voyage d’Anne de La Barre, un récital de Lucile Richardot, l’opéra-comique Les deux chasseurs et la laitière d’Egidio Duni, ou encore Un Bestiaire fabuleux, dont le disque va sortir en octobre en 2022.
Elle est par ailleurs invitée dans Le Bourgeois Gentilhomme avec les Musicien du Louvre, Acis et Galatée avec Claus Guth et Robert Howarth à Royaumont. Elle participe également à l’enregistrement d’un disque avec l’ensemble Clématis et Zachary Wilder : Bali & Sonate (2017).
Elle développe un monde musical sensible dans les tons clairs-obscurs à travers de nombreux projets à la rencontre des arts et des esthétiques.
Patrick Wibart commence l’apprentissage du tuba à l’âge de 6 ans. Très vite repéré pour ses qualités vocales, il intègre à 10 ans le choeur de la Maîtrise de Radio France sous la direction de Toni Ramon. Il étudie ensuite au CNR de Paris de 2005 à 2008 puis est diplômé du CNSM de Paris dans la classe de Saxhorn et Euphonium de Philippe Fritsch, ainsi qu’en musique de chambre.
Parallèlement à son cursus moderne, il découvre le serpent avec Michel Godard. Il devient très vite l’un des spécialistes de cet instrument et est invité dans de nombreux ensembles de musique ancienne et baroque. Il poursuit cette démarche vers les instruments anciens en se spécialisant dans la pratique de l’ophicléïde et des tubas historique. En 2016, il publie son premier disque soliste The Virtuoso Ophicleide.
Cherchant en permanence des passerelles entre instruments du passé et musique d’aujourd’hui, il crée de nombreuses pièces pour Serpent avec divers compositeurs et intègre le collectif d’improvisation Spat’sonore. Il crée en 2018 le premier Concerto pour Serpent et orchestre du compositeur Benjamin Attahir.
Il développe aujourd’hui son univers de concertiste entre différentes productions baroques, différents orchestres romantiques, créations contemporaines et musique de chambre avec le quatuor Opus333. Depuis 2017 il enseigne le Serpent au CNR de Versailles et donne de nombreuses masterclass. Il se produit en soliste lors de nombreux récitals et concerts aussi bien en France que dans le monde.