A quattro senza cimbalo al tavolino, c’est ainsi que s’intitulent quatre étonnantes sonates d’Alessandro Scarlatti. Par leur absence explicite de clavecin (cimbalo), celles-ci sont parfois considérées comme une forme pionnière du quatuor à cordes. Elles relèvent pourtant d’une toute autre tradition, leur écriture polyphonique les enracine dans celle de la Sonata da chiesa du Seicento italien, et même, du contrepoint de la fin de la Renaissance…
Le terme al tavolino était en effet employé pour la pratique du madrigal autour d’une table, c’est-à-dire a capella ! Alessandro vénérait Palestrina et se reconnaissait comme héritier de la première école napolitaine – Gesualdo, Trabaci… nous mettrons ainsi ses sonates en perspective avec ce répertoire plus ancien.
A côté des sonates d’Alessandro nous jouerons également une sonate de son frère Francesco et une transcription d’une sonate pour clavecin de son fils Domenico, écrite dans le plus pur contrepoint qu’il tient de son père. En guise de prélude, des solos de différents instruments introduiront ces sonates.
Durée : 1h10
Alessandro Scarlatti (1660-1725)
Sonata a quattro senza cembalo, fa mineur
Giovanni Maria Trabaci (1575-1647)
Consonanze stravagante
Pierluigi Palestrina (1525-1594)
Ricercar del primo tono
Domenico Gabrielli (1551-1690)
Ricercar Primo, violoncelle solo
Alessandro Scarlatti
Sonata a quattro senza cembalo, sol mineur
Giovanni Maria Trabaci
Durezze e ligature
Carlo Gesualdo (1566-1613)
Gagliarda del Principe di Venosa
Giovanni Bassano (1558-1617)
Ricercar terzo, alto solo
Alessandro Scarlatti
Sonata a quattro senza cembalo, ré mineur
Nicola Matteis (1670-1713)
Passaggio rotto, violon solo
Francesco Scarlatti (1666-1741) /A. Scarlatti
Sonate transcrite, la mineur
Matthieu Camilleri
Improvisation au violon solo
Domenico Scarlatti (1685-1757)
Sonate K 87, si mineur
Mathieu Camilleri, violon
Sandrine Dupé, violon
Clara Mühlethaler, alto
Keiko Gomi, violoncelle
Les Récréations se distinguent par l’exploration du répertoire ancien qui les mène à une véritable « re-création » passant par la transcription, l’improvisation dans le style ainsi qu’une appropriation personnelle et actuelle de ses trésors.
Après un premier enregistrement remarqué consacré à des sonates inédites de Johann Gottlieb Graun (1702-1771), l’ensemble se consacre aujourd’hui à l’écriture à quatre parties en formation de chambre. Toujours en quête d’une identité sonore caractérisée, les devises sont contrepoint, équilibres, couleurs harmoniques, densité du grain, texture et richesse de la matière.
En 2021, le disque paru chez Ricercar, Scarlatti, Sonate a Quattro, illustre cette quête incessante et obtient un Diapason d’Or. « La sonorité riche, pleine, conserve une lisibilité exemplaire qui autorise à se délecter de contre-chants conduits avec finesse. » (Jean-Christophe Pucek)
Leur dernier enregistrement, l’Art de la fugue de Bach, vient tout juste de paraître, toujours chez Ricercar. Une version inédite qui se décline en différents consorts selon les pièces, du violon piccolo au violoncelle en passant par le violoncelle piccolo, renouvelant l’appréhension de ce chef d’œuvre tout en révélant sa variété inouïe.
Matthieu Camilleri étudie le violon baroque auprès de Chiara Banchini à la Schola Cantorum de Bâle (Diplom für alte Musik en 2005), puis François Fernandez au Conservatoire National Supérieur de Paris (CNSMDP).
Il se produit régulièrement avec Le Concert spirituel, Le Concert d’Astrée, La Fenice, Amarillis, Le Parlement de Musique, Akadêmia…
Il s’est spécialisé dans le domaine de l’Improvisation historique avec l’organiste Rudolf Lutz (Master à la Schola en 2008) : improvisation avec basse, mais aussi à violon seul, il développe un système de réflexes polyphoniques applicable à tout instrument à cordes. Il donne des récitals entièrement improvisés dans plusieurs séries de concerts comme le Festival des Musiques Improvisées de Lausanne, l’Improvisationsfestival de Leipzig, le Festival de Lanvellec, Musiques Vivantes de Vichy, Bach en Combrailles, etc.
Il a une activité pédagogique ponctuelle lors de stages ou Masterclass dans diverses structures : CNSMDP de Lyon et Paris, Schola Cantorum de Bâle, Royal Academy of Music London, Festival des Musiques Improvisées de Lausanne, Académie de Monaco.
Sandrine Dupé étudie le violon moderne au CNR de Bordeaux.
Depuis 1996 elle se spécialise en musique ancienne auprès de Sigiswald Kuijken, Luis Otavio Santos, Herman Stinders, Alain Gervreau, Enrico Gatti au sein de Conservatoires ou lors de stages.
Elle obtient en 1998 un Premier prix de violon baroque de la ville de Paris et en 2003, le Diplôme d’études supérieures du Conservatoire Royal de Bruxelles.
Elle participe à de nombreux concerts et enregistrements avec différents orchestres : La Petite bande (Sigiswald Kuijken), Le Ricercar Consort (Philippe Pierlot), Les Muffatti (Peter van Eyghen), Le Concert spirituel (Hervé Niquet), Pygmalion (Raphaël Pichon), L’Orchestre de la musique coloniale du Brésil (Luis Otavio Santos), La Compagnie Outre Mesure (Robin Joly), Correspondances (Sébastien Daucé).
Elle est aussi membre des ensembles de musique de chambre Le Quatuor Diapré, La Maraviglia, The Theater of music ou la Guilde des mercenaires menée par le cornettiste Adrien Mabire.
Née en Suisse, Clara Mühlethaler apprend dès le plus jeune âge le violon et l’accordéon suisse (Schwyzerörgeli). Elle étudie le violon moderne à la Musikhochschule de Zurich où elle obtient son diplôme final avec les félicitations du jury. Puis elle étudie le violon et l’alto baroques avec Rachel Podger et Katherine McGillivray à la Guildhall School of Music & Drama et obtient son Master of Music en 2004.
En 2008 Clara Mühlethaler s’installe à Paris et se produit depuis dans différentes formations de musique ancienne sous la direction d’Emanuelle Haïm (Le Concert d’Astrée), Geoffroy Jourdain (Les Cris de Paris), Martin Gester (Le Parlement de Musique), Hugo Reyne (La Simphonie du Marais), Jerôme Correas (Les Paladins), Jean Tubéry (La Fenice)…
Depuis 2015 elle est également sur scène dans deux adaptations au théâtre des Passions de J. S. Bach avec la Cie Manque pas d’Airs d’Alexandra Lacroix.
Keiko Gomi découvre le violoncelle avec sa mère, Hisako Gomi. Elle étudie ensuite avec Kazutaka Amada et Noboru Kamimura.
Arrivée en France, elle s’initie au violoncelle baroque auprès de David Simpson au CRR de Paris et obtientt son diplôme avec mention Très bien en 2012. Parallèlement, elle se forme auprès de Ageet Zweistra à Saintes et profite de l’enseignement de Jean Tubéry, Patrick Bismuth et Sébastien Marcq.
Elle partage son temps entre la France et le Japon et participe à de nombreuses productions en France et à l’étranger : Philharmonie, Salle Pleyel, Concertgebow d’Amsterdam), Festival de la Chaise-Dieu, Festival Radio France Occitanie Montpellier, Festival Hall à Osaka, Kyoto Concert Hall, etc.
Chambriste recherchée, elle est membre de différentes formations notamment La Fenice, Le Poème harmonique, Amarillis ou orchestres tels les Talens lyriques, Insula orchestra, les Musiciens du Louvre. Elle enseigne le violoncelle baroque au Conservatoire de Strasbourg (Pôle Supérieur).