Présentation
A l’époque de la Renaissance, Venise était une ville exaltante et cosmopolite. Dans cette oasis de liberté, la commedia dell’arte se développe, utilisant la musique que l’on pouvait entendre dans les salons des courtisanes.
Les textes poétiques écrits par Antonio Molino dit Il Burchiella et mis en musique par Andrea Gabrieli, Adrian Willaert, Yvo de Vento et Claudio Merulo nous transportent dans un univers sonore unique pour revivre l’effervescence d’une ville qui a changé l’histoire de la musique au XVIe siècle.
Patrizia Bovi, Chant, harpe, direction
Katerina Ghannudi, Chant, harpe triple
Andres Montilla, Contratenor altus
Enea Sorini, Ténor, dulcimer, percussions
Alberto Allegrezza, Ténor, Mise en espace
Marco Saccardin, Basse, luth
Gabriele Russo, Lira da braccio, rebec
Goffredo Degli Esposti Sordellina, flûtes et tambourin
Gianni La Marca, Viole de gambe
Crawford Young, Luth, Cetera
Compositions de Johannes Lullinus Venetus, Francesco Varoter, Andrea Gabrieli, Baldassarre Donato, Adrian Willaert, Vincenzo Bell’Haver, Claudio da Coreggio, Claudio Merulo, Perissone Cambio, Gaspare Vinciguerra et Marco Facoli.
Frottole, moresche, villotte et la musique de la « commedia dell’arte » du XVIe siècle
Ce projet de l’ensemble Micrologus sur le répertoire des frottole, grechesche, villotte et giustiniane donne une nouvelle vision d’un moment très spécifique de la vie musicale des arts visuels.
Au milieu du XVIe siècle, Adrian Willart était maître de chapelle de la basilique de San Marco, Andrea Gabrieli et Perissone Cambio séjournaient à Venise. Ils assistent à la définition des masques de la commedia dell’arte et à la naissance de compagnies d’acteurs professionnels; dell’arte signifie exactement cela: « l’art » en tant que profession en opposition avec les compagnies amateurs.
Antonio Molino dit Il Burchiella, l’auteur des textes des Grechesche, utilisait un mélange de vénitien et de grec à des fins comiques et ludiques. Né probablement à Venise vers 1498, il était poète, écrivain, acteur et avait également appris l’art de la danse et de la musique dans sa jeunesse. Les recherches musicales de Micrologus s’appuient sur ses textes ainsi que d’autres genres très populaires dans la Serenissima, comme les Villanelle, le chant à la Schiavonesca et les Giustiniane.
Les musiciens ombriens Patrizia Bovi, Goffredo Degli Esposti et Gabriele Russo, avec Adolfo Broegg (1961-2006), ont fondé l’Ensemble Micrologus en 1984 pour contribuer à la redécouverte de la musique médiévale, sur la base de sources et de recherches historiques, paléographiques, organologiques et iconographiques. Au début de leur carrière, les musiciens ont participé aux activités du “Laboratorio Arte Musica e Spettacolo” d’Assise, où ils ont suivi des cours et des ateliers et ont réalisé des Drames sacrés et des Mystères du Moyen Âge. Au cours des années 80, ils ont suivi les cours du Centre d’Études Ars Nova de Certaldo (Florence), où ils ont étudié les idées de musicologues italiens et étrangers.
Les musiciens de l’ensemble Micrologus utilisent des reconstitutions fidèles d’instruments d’époque ainsi que des costumes et des éléments scénographiques pendant leurs représentations théâtrales. L’ensemble a réalisé plus de 30 spectacles de musique médiévale en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et au Japon, en alternant la musique sacrée et profane du XIIème au XVème siècle. Parfois, l’ensemble collabore avec des chercheurs du Département de Musique ancienne – Conservatoire de Bari et du Centre de la Voix de l’Abbaye de Royaumont.
En 2002, l’ensemble a enregistré les musiques du “Libre Vermell de Montserrat” dans l’ancienne abbaye de Montserrat en Catalogne. En collaboration avec l’Abbaye de Royaumont, il a créé “Li Gieus de Robin et de Marion” (la première œuvre musicale, de la fin du XIIIème siècle), mis en scène par Jean François Dusigne.
En 2012, l’ensemble a présenté la première exécution moderne d’une “Missa Fiorentina” de Noël du XIVème siècle.
Depuis quelques années l’Ensemble Micrologus organise des cours et des stages sur l’interprétation de la musique du Moyen Âge, en collaboration avec le Festival d’Urbino, La Cité de la Musique de Paris, l’Abbaye de Royaumont, le Festival de Jaroslaw (Pologne), le Festival de Copenhague.
L’ensemble Micrologus a enregistré 28 CD. Il a reçu le prix français “Diapason d’Or de l’Année” en 1996 pour son CD “Landini e la musica fiorentina” et en 1999 pour son CD “Alla napolitana”. Il a aussi reçu le prix “The Best of 2000 Award” de Goldberg pour son CD “Cantico della terra”.
Née à Assise, Patrizia Bovi s’inscrit au Conservatoire Morlacchi de Pérouse où elle étudie le chant lyrique, plus tard elle se perfectionnera sous la direction de M. Sergio Pezzetti. Elle se passionne pour la musique médiévale et de la Renaissance et suit des séminaires sur la vocalité ancienne. Patrizia Bovi collabore pendant quelques années avec Alia Musica à Milan ou elle rencontre Brigitte Lesne, Gerard Lesne, Francis Biggi, Fabio Soragna, Piergiorgio Lazzaretto. Elle interprète Monteverdi, Sigismondo d’India et le répertoire italien des XVIe et XVIIe siècles avec le groupe Recitar Cantando de Rome de 1982 à 1990. En 1990, elle rejoint le Quartet Vocale de Giovanna Marini et jusqu’en 2014, elle participe à toutes ses créations et tournées.
En 2014, pour célébrer les 30 ans de l’ensemble Micrologus, Patrizia Bovi crée un nouveau programme sur les villanesche et les frottole du XVe et XVIe siècle : « Carnivalesque ». Le CD obtient le Diapason d’Or en novembre 2014.
Depuis 2014, Patrizia Bovi prépare un doctorat de recherche à l’Université de Leyde (NL), sur la pratique des chanteurs improvisateurs au XVe siècle en Italie.
Elle anime régulièrement des séminaires et master classes au Centre européen Adolfo Broegg d’études musicales médiévales et au Centre international de musique médiévale de Montpellier, à la Butler School – Texas University à Austin. Elle a enregistré plus de 40 CD.
En 2008, elle a reçu le titre de Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture Français.