Ensemble Clément Janequin

© Satirino

A contrario

Dominique Visse a imaginé un programme des plus originaux mettant en lumière toute l’ingéniosité des compositeurs de la Renaissance. Il a choisi des pièces de l’ordinaire de la messe – sans le credo – pour lesquelles les maîtres franco-flamands ont utilisé alternativement la technique du canon en miroir, rétrograde, en crabe ou encore en contrafactum.

Derrière ces termes barbares se révèle une musique sublime au service du divin. L’équipe des Clément Janequin, interprète de ce répertoire depuis plus de 40 ans, saura à n’en pas douter vous entraîner vers des sphères célestes.

Vidéo

Distribution

Axelle Bernage : soprano
Dominique Visse : haute-contre et direction
Martial Pauliat : ténor
Hugues Primard : ténor
Vincent Bouchot : ténor
Igor Bouin : baryton
Geoffroy Buffière : basse
Renaud Delaigue : basse
Sébastien Wonner : orgue positif

Programme

Jacques Arcadelt (1507 – 1568)
Missa Noe noe, Kyrie (Alterné avec le Contrafactum Kyrie le jour de noël, qui se chante sur Kyrie fons bonitatis)

Eustache du Caurroy (1549 – 1609) 
Une jeune pucelle (Contrafactum de Une jeune fillette)

Claudin de Sermizy (1490 – 1562)
L’on sonne une cloche (Contrafactum de Harri bouriquet)

Josquin des Pres (1450 – 1521)
Missa l’homme armé, Gloria (le Cantus Firmus au Ténor est chanté normalement dans la première partie puis en rétrograde dans la seconde)

Adrien Willaert (1490 – 1562)
Quid non ebrietas (chanson à boire avec Ténor qui descend par le cycle des quintes jusqu’à sonner un ton en-dessous de ce qui est écrit)

Jean Mouton (1459 – 1522)
Salve mater salvatoris (canon en miroir entre ténor et basse, Duo adversi adverse in unum)

Jacob Obrecht (1457/1458 – 1505)
Missa Scaramella, Sanctus (bassus en aller-retour rétrograde, puis différentes voix en courtes sections systématiquement répétées deux fois)

Claude Martin (fl. 1540 / 1550)
Mort et Amour donnerent pris contraire

Clément Janequin (1485 – 1558) 
Quand contremont verra retourner Loire

Mittantier/Crecquillon (fl 1536-1547 / c. 1505 – 1557)
En espérant, espoir me désespère (Rondeau par contradiction de Clément Marot)

Josquin des Pres (c. 1450-1521)
Ma bouche rit et mon cueur pleure

Decarella (fl. 1550)
Hellas Vénus, trop tu me fuz contraire

Pierre Certon (1515 – 1572) 
Reviens vers moy qui suis tant désolée

Nicolas Gombert (1457 -1458)
Agnus Dei I (contrafactum sur Mille regretz)

Josquin des Prez
Missa Fortuna disperata, Agnus Dei II (basse en miroir de Fortuna disperata)

Benoit Appenzeller (1480 – 1558)
Agnus Dei III (canon Cancrizans de quatre voix sur quatre)

Note d'intention

Ce programme s’articule autour de l’ordinaire de la messe, sans le Credo.

Chacune des quatre pièces, Kyrie, Gloria, Sanctus et Agnus, utilise soit la technique du canon en miroir, soit rétrograde, soit en crabe, ou encore contrafactum.

Le programme débute avec deux chansons contrafactum précédées du Kyrie de la Missa Noe noe, alterné avec la chanson contrafactum, Kyrie le jour de Noël, chantée sur le Kyrie Fons bonitatis.

Ensuite vient le Gloria de la Messe l’homme armé de Josquin avec son cantus firmus rétrograde dans sa deuxième partie, suivi par deux pièces en latin, l’une de Willaert, chanson à boire mettant en image l’ébriété par un procès chromatique excentrique, et l’autre, un motet de Mouton utilisant, entre ténor et basse, le procédé du canon en miroir.

Le programme se poursuit avec le Sanctus de la Missa Scaramella de Jacob Obrecht dont la basse fait un aller-retour rétrograde et six chansons sur le thème de la contradiction et du contraire. Ces chansons seront aussi le prétexte d’exprimer toutes les possibilités de fausses relations qu’elles proposent.

Pour finir, trois Agnus Dei de trois compositeurs différents, Gombert, Josquin et Appenzeller, illustrant trois procédés différents, le contrafactum, le miroir et enfin une pièce à huit voix avec un quadruple canon en crabe.

Dominique Visse

Ensemble Clément Janequin

Créé à Paris en 1978, l’Ensemble Clément Janequin se consacre en priorité à la musique profane et sacrée de la Renaissance, de Josquin à Monteverdi. Son inimitable interprétation de la chanson parisienne du XVIe siècle a fait redécouvrir un des âges d’or de l’histoire de la musique française, ses enregistrements Les Cris de Paris, Le Chant des Oyseaulx, Fricassée Parisienne et La Chasse chez harmonia mundi faisant figure de référence. Accessibles à un large public, ces œuvres de Janequin, Sermisy, Bertrand, Costeley, Lassus, Le Jeune… illustrent les contrastes dont la Renaissance est si friande : le lyrisme émouvant des chansons amoureuses et l’humour truculent des chansons rustiques inspirées des contes et farces populaires, bruits de la nature, de la rue ou de la guerre – un véritable rapprochement entre l’art populaire et l’art savant. Néanmoins, l’Ensemble Clément Janequin ne se cantonne pas au XVIème siècle et interprète des programmes allant de la Renaissance à nos jours.

Depuis plus de 40 ans, l’Ensemble Clément Janequin donne des concerts à travers le monde et on le retrouve sur les plus grandes scènes internationales autant que dans les festivals de musique ancienne. En 2020, l’Ensemble Clément Janequin enregistre en coproduction avec le Théâtre élisabéthain du Château d’Hardelot un CD consacré à Josquin Desprez pour le label Ricercar en commémoration des 500 ans de sa mort en 1521. Il s’agit en quelque sorte de la Déploration de Dominique Visse et de l’Ensemble Clément Janequin sur la mort de Josquin, venant couronner plus de 40 ans d’exploration de la chanson de la Renaissance.

En savoir plus : site webyoutube

Dominique Visse, haute-contre et direction

C’est à l’âge de 11 ans que Dominique Visse entre à la Maîtrise de Notre Dame de Paris. En même temps, il commence des études d’orgue et de flûte qu’il achèvera au Conservatoire National de Versailles.  Passionné de musique Médiévale et Renaissance, il rencontre en 1976 le grand pionnier de la voix de haute-contre Alfred Deller et devient son élève. Il travaille également avec Nigel Rogers, René Jacobs et William Christie.
En 1978, Dominique Visse fonde l’Ensemble Clément Janequin, qui célèbre ses 40 ans en 2018, et avec lequel il enregistre notamment une série de disques de chansons polyphoniques françaises de la Renaissance chez Harmonia Mundi qui sont devenus de véritables références dans ce répertoire. L’année suivante, et lors de sa création, il entre aux Arts Florissants en tant que chanteur et transcripteur de l’ensemble.
Depuis cette époque, Dominique Visse est devenu l’un des artistes lyriques les plus demandés du milieu de l’Opéra Baroque, et chante sur les plus importantes scènes d’opéras sous la direction des grands chefs d’orchestre du monde baroque. Parmi les productions les plus mémorables auxquelles il participe, figurent La Calisto de Cavalli, Giulio Cesare et Agrippina de Haendel ou encore L’incoronazione di Poppea de Monteverdi. Néanmoins, Dominique Visse ne se limite pas au répertoire baroque et chante dans Les Brigands d’Offenbach, Le Gendarme incompris de Poulenc, ou encore La Belle Hélène. Il est également sollicité pour chanter des œuvres contemporaines comme entre autres, Outis de Berio, Perela, L’homme de fumée de Dusapin, La Frontière de Manoury et Mare Nostrum de Kagel.
Dominique Visse se consacre également à la direction d’orchestre. En 2014, il dirige David et Jonathas avec l’Atelier lyrique de Tourcoing et en 2017, Café Zimmermann et le choeur Aedes dans un programme de Noël de Charpentier. C’est en 2018 que Dominique Visse fonde “Vis Musica”, ensemble instrumental qu’il dirige pour la première fois dans le cadre du Festival Concentus Moraviae et avec lequel il crée en 2019 au Théâtre de Saint-Omer, le programme Les Fous Divertissants avec l’Ensemble Clément Janequin.
Dominique Visse a enregistré plus d’une cinquantaine de disques et parmi eux figure l’impressionnante discographie de l’Ensemble Clément Janequin qui a remportée de nombreuses récompenses.

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